Autres vies changées

Je suis née dans une famille angevine très catholique (oncle prêtre, tante religieuse...). Mon père étant décédé à la guerre de 40 alors que j'avais 2 ans ½, maman se retrouvant seule et sans situation, trouva un emploi de cuisinière dans une famille noble qui voyageait dans ses différents châteaux au gré des saisons. Ne pouvant m'emmener dans ses déplacements sans nuire à mes études, maman me mit en pension chez les religieuses dès l'âge de 7 ans, et ce jusqu'à 17 ans. Donc, pas de vie de famille.

Cherchant la présence d'un père je me mariai avec un homme de 10 ans mon aîné. J'eus un fils, Philippe l'année suivante et commençai à travailler comme secrétaire dans un lycée. Quelques années après, je divorçai. A partir de ce moment-là, je rejetai complètement Dieu qui semblait m'avoir abandonnée. Je me jetai à corps perdu dans une vie de débauche totale : sorties en boîte, liaisons, vie facile et hélas tout ce qui en découle (plusieurs avortements, déceptions sentimentales, problèmes de santé, etc...). Je consultais, à cette époque, les voyants, voyantes à Angers, Nantes, Tours et même jusqu'à Paris.

Une dizaine d'années après, je me remariai pensant m'assagir. Mais, cela n'a pas duré car j'étais encore déçue et je m'enfonçai dans le travail et les sorties. Je quittai l'éducation nationale pour reprendre une affaire familiale (Prêt-à-porter dégriffé) qui marchait très bien.

Mais, en 1983 j'eus un contrôle fiscal de taille qui dura 3 ans. Pendant ce temps-là, je plongeai dans l'alcool mélangé aux somnifères. Ce fut l'enfer... Je voulais me détruire en espérant ne pas me réveiller le lendemain. Chaque jour, je me disais « Demain, je m'arrête, car ça va finir par se voir » et le lendemain, je continuais. Je me battais seule avec mes problèmes et l'alcool!!! Dans les moments difficiles je disais « Mon Dieu! Mon Dieu! ». Je l'appelais, mais je n'étais pas prête à lui confier ma vie.

Au départ, le fisc me réclamait 230.000 euros et après ces trois années il maintenait la somme de 100.000 euros. Ne voulant pas accepter cette décision, je passai en commission des impôts. Et, là finalement ils décidèrent de me demander 1400 euros (réajustement de TVA).

Là, je peux vous dire maintenant que Dieu veillait déjà sur moi.

J'avais gagné, mais j'étais anéantie. Je ne supportais plus l'alcool. Et, un jour où je n'étais pas à mon magasin, ma mère me téléphona en me reprochant de ne pas être à mon travail. Ce fut un déclic. Je me rendis dans ma cuisine et « m'enfilai » ½ bouteille de Ricard sec. Je voulais en finir, je voulais mourir ...

Mais, tout d'un coup j'eus peur de la mort. J'allai chercher un article de presse que j'avais mis sous mon lit en me disant qu'un jour cela me servirait. C'était « l'alcoolisme au féminin ». Il y avait le numéro de téléphone des A.A. (Alcooliques Anonymes) que j'appelai. J'allai à une première réunion à Paris où il y avait beaucoup de femmes. Je n'étais plus seule avec ce problème d'alcool. J'entendis parler de spiritualité, de s'en remettre à Dieu tel qu'on le conçoit, de programme de rétablissement, d'étapes. Enfin, je voyais une grande lumière au bout du tunnel. Je laissai dans cette salle ma vieille peau et je m'abandonnai entre les mains de Dieu, un Dieu bienveillant, compatissant, un Père, un Dieu d'amour qui m'aimait telle que j'étais.

Ce fut mon premier rendez-vous avec Dieu. Je recommençai une vie nouvelle sans alcool. Je suivis le programme des A.A. qui m'apportait la joie, la paix, la sérénité. Mais, tout n'était pas gagné. Car, je n'avais pas fait le ménage dans tous les domaines de ma vie.

Après ces trois années de contrôle fiscal, je déposai le bilan de mon affaire. Puis, j'en remontai une autre avec une amie, toujours dans le prêt-à-porter. Au bout de quelques mois, elle m'accusa de vol et de détournement de chèques alors que nous étions associées. Je fus convoquée à la gendarmerie la veille de Noël. Là, le Seigneur m'attendait pour un deuxième rendez-vous.

Parmi les personnes qui avaient émis les chèques se trouvait un couple de chrétiens. Ils furent convoqués, eux aussi, à la gendarmerie et prouvèrent ma probité. Ils vinrent me voir à la maison et me parlèrent de Jésus, qui, seul pouvait m'aider. Le soir même, ils m'invitèrent à venir à une réunion dans leur église. Je compris tout de suite ce que Jésus avait fait pour moi et qu'il pouvait transformer ma vie. Ce soir-là j'ai abandonné ma vie entre ses mains et depuis je suis heureuse de l'avoir rencontré.

J'ai été vraiment guérie de l'alcool, Il m'a délivrée aussi des somnifères que j'utilisais depuis 30 ans. J'ai arrêté d'aller consulter les voyants et voyantes. Ma vie était complètement transformée.

Maintenant, je m'en remets totalement à Dieu, en toutes circonstances. Il ne m'a pas abandonnée, c'est moi qui l'avais oublié. J.C.

Jean 8/32 “ Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libre “.